La chaîne

En collaboration avec Laure Tixier.

Texte préparatoire : « L’invitation faite pour Hors d’Œuvre étant d’investir un jardin pavillonnaire de particuliers vivant autour du centre d’art, nous avons imaginé un des pires cauchemars de propriétaires de jardin : une éruption intempestives de taupinières. Une taupe habitera dans ce jardin accueillant le temps d’un week-end. En surface, apparaitront des formes produites par la construction d’une architecture souterraine pouvant occupée tout le sous-sol. Ces monticules excavatoires prendront la forme de volcans liés à nos itinéraires et histoires familliales, du Pariou au Puy de Dôme, du Mont Fuji au Vésuve, de la Souffrière à l’Etna. Avec le vocabulaire du Land Art, cette collection re-dessinera dans le paysage du jardin, un paysage à la fois miniature et condensé de mondes ! »

Fury of the furries

Fury of the furries
Une histoire de l’art contemporain à l’ère des jeux vidéo.
Exposition du 10 mars au 26 avril 2015 à la Maison des Arts de Grand Quevilly

Stefan Altenburger, John Baldessari, Aurélien Bambagioni, Thibault Brunet, Alain Bublex, Thomas Lévy-Lasne, Myriam Mechita, Alain Della Negra et Kaori Kinoshita, Panamarenko, Guillaume Reymond, David Tremlett, Xavier Veilhan, Yellow Magic Orchestra et Raphaël Zarka.

Aurélien Bambagioni, artiste invité à la Maison des Arts est commissaire de l’exposition.

Communiqué de presse / Extrait vidéo

Avec les grandes expositions parisiennes de ces dernières années sur le thème des jeux vidéo, nous nous trouvions face à des ensembles où les principales qualités tenaient dans des scénographies orchestrées pour mettre en valeur les jeux eux-mêmes et attiser le côté joueur des visiteurs, le tout en échos à une culture trans-générationnelle de ces 50 dernières années. Que ce soit au Grand Palais, au musée des Arts et Métiers ou encore à la Cité des Sciences, ces expositions avaient une mise en forme commune. Ce n’était évidemment pas des expositions d’œuvres d’art mais principalement de jeux ou de consoles de jeux. Elles n’interrogeaient donc pas la forme de l’exposition comme nous pouvons l’entendre dans le champ de l’art contemporain, même si la plupart d’entre elles se trouvaient dans des musées. De son côté, en 2013, le MoMA à New-York faisait l’acquisition de jeux vidéo pour sa collection du département design.

L’exposition que propose la Maison des Arts de Grand Quevilly n’est pas une exposition de jeux vidéo ni une exposition sur les jeux vidéo. Elle n’interroge pas le côté entertainement de cet objet culturel de masse, ni même la forme artistique revendiquée par les auteurs de jeux vidéo.
Cette exposition cherche à inscrire le jeu vidéo comme source de référence au sein de la création contemporaine. Ou comment des années 60 à nos jours, depuis que les jeux vidéo existent, des artistes ont créé en ayant conscience ou non de la place prise par ce « nouveau » média dans nos sociétés.
Ici, le visiteur est projeté dans un univers où toutes les œuvres qui le composent, dans leur genèse souvent à mille lieux du jeu vidéo, peuvent être soit digérées soit réinterprétées par l’œil de nouvelles générations pour devenir le théâtre ou le décor d’une métamorphose de sens et de formes.
C’est donc aussi une histoire de l’art contemporain.
Celle d’imaginer que toute œuvre puisse faire partie du jeu.
Dans une approche séquencée du déplacement d’un objet à un autre endroit que le sien.
Dans l’organisation de l’espace d’exposition devenu plateau de jeu.

Le départ se fait au détour des « Territoires rêvés » de Myriam Mechita, architectures oniriques déchues, agencées de polygones noirs et prêtes à être incrustées dans le fond vert « des Fusils » de Xavier Veilhan. Une mise en abîme de la construction même d’un jeu vidéo et de l’exposition à travers ces deux plans juxtaposés. Une ruine sombre à parcourir comme dans un First-Person Shooter, armé d’un arsenal multicolore et interchangeable mis à disposition (ou presque) du visiteur comme avant d’embarquer dans « Ijsvogel », module volant de Panamarenko imaginé pour voguer vers d’autres niveaux.

« Vice City » de Thibault Brunet permet d’asseoir le thème de l’exposition. Cette pièce interroge la notion de photographie, de paysage à travers des prises de vue directement issues d’un jeu vidéo. C’est le jeu lui-même qui sert ici de décor. Thibault Brunet s’y est promené et a shooté à l’aide de sa manette de console de jeux et non avec son appareil photo.

Ce qui nous renvoie directement à « Promenade » de Stefan Altenburger qui, une quinzaine d’années plus tôt, faisait presque le même parcours en vidéo avec cette fois un personnage central, avatar de l’artiste placé au cœur du jeu, dérivant corps et âme dans un effrayant no-man’s land de brume numérique.
L’avatar justement, cet autre-moi si cher à Alain Della Negra et Kaori Kinoshita et aux habitants de leur « tanière » : leur film rend visite à une communauté de joueurs aux comportements inter-sociaux extrêmes. Singés en leur propre personnage au-delà même de l’espace temps du jeu, ils sont les Furries de l’exposition, ces hommes et femmes mi-humains, mi-animaux à queues.

Pour l’instant, les « petites filles aux portables » de Thomas Lévy-Lasne, scène nocturne de clair-obscur à la lumière clandestine des téléphones, dessin au fusain réalisé spécialement pour l’exposition, n’ont d’animal que les chats sur leurs chaussettes. Elles sont pourtant déjà le reflet d’une nouvelle génération mutante adepte du « play mobile » comme d’autres avant l’étaient des playmobiles.

NOTsoNOISY Guillaume Reymond de son côté nous rejoue un ensemble de performances en salle (d’arcade) 8-Bits autant visuelles que sonores, qui feront le lien avec les virgules synthétiques de 1979 du groupe Yellow Magic Orchestra de Ryuichi Sakamoto, Yukihiro Takahashi et Haruomi Hosono qui ponctuent de temps à autre l’espace sonore de l’exposition.

« Comeback #586 IRL » d’Aurélien Bambagioni nous resitue au cœur de la fameuse map de jeu, ce point bleu qui place le joueur, tout comme l’artiste et le visiteur dans ce cas précis, au milieu de la Maison des Arts comme cette dernière l’est elle-même sur la photo prise lors de la première visite de l’artiste à Grand Quevilly. Cette photo est la 586ème d’une série en cours depuis 2009. La peinture au sol, une archéologie du passage.

Une oeuvre de David Tremlett et une de John Baldessari sont plus ou moins cachées dans l’exposition comme deux petits bonus conceptuels et historiques. La fin du parcours passe par deux nouvelles architectures à appréhender.

Le « Studiolo » de Raphaël Zarka, au départ reproduction en volume du cabinet de Saint-Jérôme dans la peinture d’Antonio da Messina, est ici un spot miniature et décalé pour tout joueur de Tony Hawk et de planche à roulettes au doigt avec ses marches et ses trottoirs en contreplaqué aussi précieux que délicats. Non loin de là, comme un reflet au soleil, la maison modulaire d’« un week-end à la mer » d’Alain Bublex trône tel le boss final de l’exposition, forçant le visiteur à croiser entre jeu et réalité.

De quoi réveiller la furie des furries, ces autres boules de poils sorties d’un jeu vidéo français en 1993 et qui ne demanderaient qu’à rebondir sur ces plates-formes conceptuellement hybrides de la Maison des Arts de Grand Quevilly.

 

Mémoire

Le Président de la République François Hollande a inauguré hier le travail que j’ai conçu avec Incandescence autour de la réhabilitation des fusillés de la première guerre mondiale au musée de l’Armée aux Invalides à Paris.

J’ai notamment imaginé une sorte de stèle mémorielle (numérique à l’affichage dynamique et aléatoire) autour de la question du temps, du flux et du nombre des victimes françaises de 14/18 avec les architectes Frenak & Jullien en charge de l’aménagement des espaces d’exposition. Un croisement (voire un hommage) entre Opalka et On Kawara, deux artistes dont j’affectionne particulièrement le travail.
Cette pièce, en lien avec des supports de médiations culturelles spécifiques produits par Incandescence, est visible dans les espaces contemporains et permanents de la Grande Guerre au musée de l’Armée.

© photo Musée de l’Armée, Marie Bour

My dream’s car

Je viens de participer au projet « myearthdream » de HondaF1, un projet ouvert à tout le monde, le but étant de faire apparaître des messages écologiques sur la prochaine Formule 1 de l’écurie japonaise, celle-ci étant décoré « à la Google Maps ». Le lancement de cette voiture s’est fait début mars à la ‘Earth Gallery’ du Musée d’Histoire Naturelle de Londres. Elle courra dès ce week-end. Pour moi, en plus de mettre en avant une certaine idée déjà développée dans Stop Rokkasho, c’est surtout boucler une boucle.
En 1999, j’avais fait pour une exposition à Nice « Drive In », où je prévoyais de coller une image d’une Formule 1, taille réelle, sponsorisée par abcreation sur l’un des murs d’un parking. À l’époque, je travaillais encore abcreation comme une société de production, exposée à de multiples fictions, comme celle du sponsoring. Cette fois, abcreation sera vraiment inscrit sur le devant de cette voiture. Outre le fait que de délivrer un message écologique (celui qui m’est associé est un – si bien tombé – « prenez le bus ou le train ») sur un bolide de course, pollueur, bruyant mais tellement fascinant est totalement incongru (le décalage dans la démarche du compétiteur et constructeur automobile japonais est ici très intéressante, voire très gonflée), se retrouver sur le capot d’une Formule 1 transformée en planisphère roulant est assez succulant et s’inscrit pour moi dans une vraie démarche à la BMW qui dans les années 70 avait offert les livrées de ses voitures aux plus grands. Reste à savoir si une voiture peut-être une œuvre d’art, « décorée » ou pas. Mais là n’est pas la question…

Nuit Blanche 2006 #(par de-là) la clôture / watch

(par de-là) la clôture est terminé. Il sera présenté au Pocket Film Festival dans la catégorie « Itinéraire », au Centre Georges Pompidou lors de la Nuit Blanche, le 7 octobre à Paris.
we need ventilation y sera également visible à la demande et je participerai à une table ronde le samedi midi pour l’ÉESI. Et demi-tour est également bouclé.

(par de-là) la clôture, adaptation v.1.0 du roman La Clôture de Jean Rolin.
Un film d’Aurélien Bambagioni
Tourné avec un téléphone mobile, 9″
www.abcreation.net © 2006

Ce film essaye de comparer la situation socialo-urbanistique d’un des quartiers du nord de Paris entre le temps du livre (entre 1998 et 2000) et celui du film (2006) à travers une sorte de lecture (comme on pourrait lire un extrait d’un livre à quelqu’un au téléphone) de passages du début du roman de Jean Rolin en lieu et place des descriptions données par l’auteur. L’aspect fictionnel du livre a été gommé pour n’en garder que l’aspect documentaire.
« Sur toute la longueur du boulevard Ney, seuls deux bistrots portent le nom du maréchal : le premier à l’angle de l’avenue de Saint-Ouen, le second en bordure de la cité Charles-Hermite. On peut y ajouter l’entrepôt géré par la société Geodis, entre la porte de la Chapelle et la porte d’Aubervilliers. Avenue de la porte-de-Montmartre, une association de quartier est logée à l’enseigne du Petit Ney, et c’est également le titre du journal qu’elle publie. »

Mise à jour du photoblog.

abcreation (enfin) à la mode

abcreation est partenaire « home design et art vidéo » du WHO’S NEXT EVENT 2003, pour la semaine de la mode à Paris, automne-hiver 2003. Un cross-over art, design, mode au cœur des problématiques d’abcreation, « maison de création ».

Une fiction au coeur du système.
Un logo comme un autre.
Le but est atteint !

Exposition (very) Down & loaded

Le centre d’art La Station à Nice a dû renoncer à monter l’exposition. Pour cause de démolition ! Tout était prêt. Même les cartons d’invitations. Comme les films du projet Coming Soon qui eux n’existent pas vraiment, cette exposition n’a jamais eu lieu. Une histoire de ma carrière ?