Île Wrac’h / Résidence

« Aurélien Bambagioni arrive sur l’île Wrac’h comme gardien du phare, du temps et de l’horizon. Sa venue avait été initialement prévu en mars 2020 et annulé à cause du confinement dû à la pandémie de Covid 19. Il était programmé dans un premier temps que la résidence se fasse en compagnie d’Anaïs Marion pour travailler sur leur projet d’exposition « L’archipel des sentinelles » pour le musée national de la Marine à Rochefort. Depuis, l’exposition étant en place jusqu’au 31 décembre 2021, Aurélien se présente seul pour continuer ses recherches autour du paysage, de l’insularité, des phénomènes météorologiques et des éléments de signalisation issue du génie civile. Comme à son habitude il va capter le temps et s’inspirer du site grandiose de l’Aber Wrac’h pour préparer entre autres, une exposition dans la maison-phare à l’été 2022. »

Je suis dans le Paris-Brest. Je vais enfin découvrir le bout du bout. Ou du moins de son nez. Cette petite île et sa maison-phare. Et la vie si longtemps lu, vu et entendu dans les correspondances et témoignages des gardiens de phares. En moins rude évidemment. Mais sans trop de luxe non plus. Pas d’eau potable, peu d’électricité (un seul panneau solaire pour tout mon attirail de travail à tenir charger en permanence), pas de chauffage, pas ou peu d’Internet. Et surtout l’accès à terre ou à l’île à pied, exclusivement à marée basse. Je dois passer aujourd’hui à 15h. Avec une brouette pour mon baluchon de résident. Pour les courses, hormis les bidons d’eau pour boire et cuisiner, il va falloir composer avec les marées et les horaires d’ouverture de la supérette du village en face de l’île. Et cette semaine même si le soleil semble vouloir m’accompagner, la mer elle sera haute chaque matin. D’habitude je dois composer avec les horaires de bateaux pour aller ou rentrer de Groix. Ici ce sera presque uniquement la nature qui me guidera. Je vais tenir le cahier météo, surveiller les feux de l’Aber s’allumer et faire des quarts. Filmer et allumer la radio. Et remercier d’ores et déjà l’association Îles et Phares du Pays des Abers qui m’accueille pour ce séjour de recherche et de création qui débouchera sur un deuxième temps en juin 2022 et une exposition l’été prochain.

English version by Google


   

Stories of old

Il y a vingt ans exactement, j’ai vécu au Japon pour la première fois pendant plusieurs mois. J’accompagnais Laure Tixier, résidente à la Villa Kujoyama, à Kyoto. Ce séjour japonais a complètement ancré ma manière de travailler. J’étais jeune artiste. Je me retrouvais dans un pays dont j’avais toujours fantasmé la langue, la musique, les traditions, les paysages et la technologie. J’avais préparé mon voyage en m’achetant ma première caméra DV. Plus de 1500€. Toutes mes économies de l’époque. Une Sony DCR TRV8. Je l’ai malheureusement noyé lors d’une chute dans la rivière Kamo-gawa de Kyoto à la fin de l’été. Lors d’un tournage avec des acteurs. Ce qui a pratiquement scellé le sort de mon rapport à l’écriture d’histoires et à la direction d’individus dans des films.
Quelques mois plus tôt, j’avais initié un projet de web-tv, nous étions en 2000 au moment de la première bulle Internet. Je prévoyais de développer ce projet au Japon. Raconter des histoires en filmant autour de moi et les rapporter au monde en les publiant en ligne sur mon site Internet. Chose qui semble complètement banale en 2020. Mais qui était une vraie nouveauté à l’époque. YouTube n’existait pas. Ni Facebook, ni Twitter, ni Instagram.
J’ai ainsi créé le projet « Stories »  en mars. Et complètement trouvé sa forme très vite en arrivant au Japon en mai 2000. Plan fixe. Sans début ni fin. De ce que je trouvais exceptionnel autour de moi, dans ce que je voyais, dans ce que je vivais, dans ce que je croisais. Je ne précisais que le lieu de captation. Je filmais comme si mon bras était équipé d’une webcam. Pour pouvoir compresser l’image sans perdre en définition. Qui était celle d’un timbre poste une fois en ligne. J’utilisais la ville comme cheffe opératrice. Mon œil était celui d’un artiste français qui découvrait un autre monde. Je portais le regard d’un touriste mais je n’en avais ni les gestes ni les attitudes. J’apprenais à travailler tout en restant fasciné sur ce qui se déroulait devant moi. J’étais en train de devenir ce qui me définit, un capteur d’images. Témoigner et rapporter.
Le titre et le propos de ce travail ne s’invente pas : je faisais simplement ce qui est devenu depuis quelques années un lieu d’expression commun pour des millions de personnes chaque jour à travers les réseaux sociaux. Je faisais des stories.
Ce travail a été montré par Reiko Setsuda à mon retour à Paris. Après quelques années, ces petits films ont changé de support et de noms avec leurs passages sur Facebook, même si le terme et le processus n’avait toujours pas été « inventé » par les géants du Web. Ils sont devenus des moments.

Pendant cette période de confinement, j’ai commencé la remasterisation de mes anciennes histoires. Je les réactive dans un premier temps là où elles sont censées avoir plus leur place. Sur Instagram. En mettant l’accent sur l’aspect historique de ce travail. Je les déconfine symboliquement aujourd’hui et je continuerai leur re-publication tout au long de l’année 2020.

2000 / 2020 / 2.0 Let me show you the world in my eyes : s.t.o.r.i.e.s.2.0

https://www.instagram.com/p/B_pqHiEnm-y/

English version by Google

   

#Forza @SquadraDiaspora #27

#SquadraDispora photo © Stefan Libiot

La semaine dernière, le 22 décembre pour la journée de l’immigration italienne en France, j’ai été sélectionné en compagnie de ma fille Paolina dans l’équipe de football concoctée par l’artiste Paolo Del Vecchio pour la rencontre de la Squadra Diaspora contre une équipe mixte du CA Paris.
La Squadra Diaspora est une sélection symbolique composée d’hommes et de femmes issues de la migration italienne à travers le monde et rassemblés par Paolo Del Vecchio lors de matchs-performances symboliques organisés autour du football.
Comme à chaque évènement, la sélection de l’artiste était faite de personnes issues de milieux très différents. « Une manière de lisser les inégalités sociales pour se concentrer sur un destin commun. »

Il y a quelques années Daniel Buren avait choisi le CA Paris 14 pour mener à bien un projet autour de la création d’un maillot d’équipe de football. Traditionnellement ce club parisien, fondé en 1897, arbore des équipements rayés de noir et de violet. À cette même période, le galeriste Kamel Mennour avait sponsorisé le club en griffant son nom sur le maillot de Buren.
Paolo Del Vecchio a pensé et dessiné lui aussi un maillot pour sa Squadra Diaspora. Qu’il édite et personnalise, entre autre, pour chaque joueur et joueuse de ses performances.

Nous avons perdu 7 à 2, mais on avait tous l’impression d’avoir vraiment gagné quelque chose ce jour-là.


English version by Google

   

All those moments

Cela faisait longtemps que je cherchais à utiliser mon compte Facebook que je n’utilisais pas. Depuis février, à petites doses car tous ces moments sont rares à saisir, j’ai lancé le projet All those moments, des vidéos de 30″ filmées avec l’iPhone et publiées instantanément sur mon mur.

C’est un projet dans la lignée des stories, commencées il y a tout juste 10 ans jour pour jour à Kyoto au Japon, en mai 2000.
All those moments se veut l’aboutissement d’une méthode de tournage et d’une façon de montrer des choses.
Le téléphone et FB s’enchainent plutôt bien pour ça.
Il faudrait juste que j’invite plus d’amis. (Mais ce ne sont pas tous mes amis, voilà mon problème.)

(Pour celles et ceux qui veulent savoir et qui ne savent pas pourquoi)
Et mon moment préféré à ce jour. Commentaires inclus.

 

Tears in rain

« I’ve seen things you people wouldn’t believe.
Attack ships on fire off the shoulder of Orion.
I watched C-beams glitter in the dark near the Tannhauser gate.
All those moments will be lost in time, like tears in rain.
Time to die.
 »

in Blade Runner

My dream’s car

Je viens de participer au projet « myearthdream » de HondaF1, un projet ouvert à tout le monde, le but étant de faire apparaître des messages écologiques sur la prochaine Formule 1 de l’écurie japonaise, celle-ci étant décoré « à la Google Maps ». Le lancement de cette voiture s’est fait début mars à la ‘Earth Gallery’ du Musée d’Histoire Naturelle de Londres. Elle courra dès ce week-end. Pour moi, en plus de mettre en avant une certaine idée déjà développée dans Stop Rokkasho, c’est surtout boucler une boucle.
En 1999, j’avais fait pour une exposition à Nice « Drive In », où je prévoyais de coller une image d’une Formule 1, taille réelle, sponsorisée par abcreation sur l’un des murs d’un parking. À l’époque, je travaillais encore abcreation comme une société de production, exposée à de multiples fictions, comme celle du sponsoring. Cette fois, abcreation sera vraiment inscrit sur le devant de cette voiture. Outre le fait que de délivrer un message écologique (celui qui m’est associé est un – si bien tombé – « prenez le bus ou le train ») sur un bolide de course, pollueur, bruyant mais tellement fascinant est totalement incongru (le décalage dans la démarche du compétiteur et constructeur automobile japonais est ici très intéressante, voire très gonflée), se retrouver sur le capot d’une Formule 1 transformée en planisphère roulant est assez succulant et s’inscrit pour moi dans une vraie démarche à la BMW qui dans les années 70 avait offert les livrées de ses voitures aux plus grands. Reste à savoir si une voiture peut-être une œuvre d’art, « décorée » ou pas. Mais là n’est pas la question…

Maintenance (ou jamais)

Rapatriement du blog depuis l’ancienne adresse vers http://blog.abcreation.org. Au rythme où je vais – ça fait plus de dix jours que je suis dessus… – suis pas arrivé au bout. La faute à quoi ? Comme d’habitude… Donc dorénavant arrêter d’entreprendre de nouvelles choses. Comme un photoblog par exemple. Au risque de jamais être capable de le mettre à jour… Pense-bête : en parlant de mise à jour, finir toutes les autres en cours…

Mise à jour le 8 novembre 2006 : je viens de finir le rapatriement du blog…

Le printemps, déjà

Que de retard de tous les côtés.
Mon nouveau projet de livre vient de plus ou moins tomber à l’eau, en tout cas pour cette année, faute de temps et d’organisation. Un mauvais timing, j’espère pouvoir le faire en 2007.
Pas touché aux photos de décembre.
Par contre j’ai fais l’acquisition d’un nouveau HD externe 400 GO pour enfin pouvoir me mettre sur mon documentaire. J’attaque le dérushage. J’espère ne pas être déçu.
Il faut aussi maintenant essayer de le faire coproduire.
Le travail à l’ÉESI est stimulant mais il me prend tout mon temps – ma structure de travail pédagogique n’est pas encore totalement en place, cela prend plus de temps que prévu. D’un autre côté, c’est très enrichissant et responsabilisant.
Demi-tour, nouveau film abcreation, est en cours de montage.
Pas touché aux stories non plus. Forcément.