Mobilité

Le Forum des Images de Paris organise les 7, 8 et 9 octobre 2005, un festival de films tournés avec les nouvelles générations de téléphones mobiles. Le festival pocket films.

Avec quelques uns de mes étudiants de l’École européenne supérieure de l’image de Poitiers, nous avons eut la chance de pouvoir expérimenter ces téléphones tout le mois de juin.

L’optique est vraiment intéressante et d’avoir ce petit appareil prêt à déguener à tout moment s’apparente aux premières expériences DV.
J’ai vraiment l’impression de me retrouver cinq ou six ans en arrière, tant au niveau de la prise de vue (simple, miniature) qu’au niveau du rendu en ligne. Petit format, compression qui s’apparente au cinépak ou au sorenson que j’utilisais pour mes premières vidéos mise en ligne en 1996/1998.
Cet objet semble taillé pour moi, pouvoir faire des Stories sans se perdre dans des considérations techniques. J’ai d’ailleurs une histoire intitulée imodo tournée à Kyoto en 2000 qui allait dans ce sens, tout faire avec un téléphone, ce qui était déjà presque le cas au Japon à cette époque avec le imode de NTTDoComo, arrivé seulement il y’a deux ans chez nous et avec qui le 3G est en concurrence.

Pour autant, je ne me suis pas servi de cet appareil en tant que téléphone ou plateforme de communication et d’échange. Pas assez de temps. Ou bien par ce que je me satisfais de mon bon (déjà) vieux mobile pour simplement causer par-ci, par-là…

Voici trois essais effectués avec un téléphone mobile 3G

Le Mans [remake]

Feedback

Train 3G

Une année pas si sabbatique que ça

Le livre « Une année sabbatique avec Jacques Villeneuve | la F1 en 2004 » vient de sortir en France.
Enfin ! Il est disponible au Québec depuis mi-avril.
ISBN 2760410145, Éditions Stanké, 392 pages

Retrouvez une critique du livre sur le blog de Gwenaëlle Sartre.

Pour moi c’est avant tout un livre sur le médium internet. Mais en vente au rayon sport.

« En ce début d’année 2004, Jacques Villeneuve n’est plus en F1. Mis à pied en 2003 par BAR-Honda, l’écurie qu’il avait pourtant fondée avec son manager Craig Pollock, Villeneuve semble introuvable. La reprise du championnat du monde de F1 approche. Alors que les essais hivernaux battent leur plein, même le site Internet du pilote québécois est en stand-by — mais pas ses supporters qui, sur le forum de discussion du site, organisent la «résistance» et échangent avec animation sur l’avenir de leur favori. Une année sabbatique avec JV est une étonnante conversation à laquelle prennent part plus de cent voix — autant d’intervenants des quatre coins de la francophonie, dotés d’accents différents, d’opinions contrastées, de sources d’informations diverses, mais tous animés par une même passion absolue d’un sport et d’un pilote. Le livre couvre la période qui s’étend de novembre 2003 à septembre 2004, le temps exclusif de la sabbatique de Jacques Villeneuve. On y voit comment la presse, québécoise, française et internationale, Internet, électronique et papier, a réussi à faire de ce non-événement en soi un sujet récurrent et entêtant pour pimenter une saison sportive bien fade. On y voit aussi comment la confrérie des participants du forum apprend à composer avec les rumeurs incessantes, met en commun ses informations pour échafauder des cascades de théories et mène, à sa façon, l’enquête pour connaître le fin mot sur le retour imminent de son champion. Un thriller sportif unique où coups de gueule, délires, digressions, propos stratégiques et franches rigolades alternent à haute vitesse, avec, en toile de fond, la saison 2004 de F1. »

Mes nuits sont plus longues que vos jours

Depuis le mois d’août 2004, je travaille sur un projet de livre autour du forum de discussion du pilote de Formule 1 Jacques Villeneuve sur son site internet jv-world.com.
Pour être plus explicite, j’ai commencé au bout de six mois de participation à ce forum, à penser cet acte de lecture, d’écriture, d’analyse et de correspondance comme un travail de recherche en soi. Un travail quotidien, en plus d’un divertissement et d’une passion partagée. Une sorte d’atelier d’investigation. J’ai alors sauvegardé, organisé, trié et réorganisé tous les sujets et messages 2003/2004 du forum français pour qu’ils prennent la forme d’une sorte de fiction en temps réel.
L’évolution de la situation de Jacques Villeneuve vue à travers l’espace-temps du forum.
J’ai vraiment travaillé sur ce livre comme je le fais sur mes films.
Des tonnes de rush. Décortiquer, digérer et assembler.
Et adapter une interface écranique à une mise en page.

Ce livre va de novembre 2003 à septembre 2004, le temps exclusif de la sabbatique du pilote.
On se trouve face à un évènement global étalé sur presque un an, compilé d’une façon assez rare et nouvelle dans sa forme et dans son traitement. C’est ce qui a motivé le désir d’exporter l’expérience au-delà du réseau pour qu’elle devienne autre chose qu’un simple dépot au fond d’un tuyau au fil du temps. On y voit comment la presse, sportive ou pas, québécoises, française et internationale, internet ou papier, a réussi à faire de ce non-évenement en soi (le retrait provisoire d’une compétion sportive d’un de ses participants) un sujet récurrent et entêtant pour pimenter une saison sportive bien plate. On peut aussi y trouver une réflexion autour de la propriété intellectuelle sur le réseau, autour de la libre expression que permet internet et les forums de discussion en particulier. Et ce forum là justement, si spécial, développant de vrais rapports humains à travers et grâce à la technologie. Ces rapports si souvent critiqués et décriés mais qui pourtant existent et fonctionnent, ça je peux vous l’assurer !
Indirectement la piste de l’étude sociologique de ce forum, à travers une réflexion sur le langage, les moyens et les styles propres à chacun pour s’exprimer, le “parler” à travers les différences culturelles et sociales, est profondement présente dans le livre. Le tout est gommé par une seule et même passion, brisant aussi du même coup toutes les frontières de la francophonie.

Ce livre, c’est l’absence, le vide, le manque, la recherche sans fin.
Ce livre, c’est des points de vue partagés, des divergences, des déceptions et du stress qui n’en fini plus de monter.
Mais ce livre, c’est avant tout une histoire, celle de la saison de Formule 1 2004 vu du côté des stands.

abcreation (enfin) à la mode

abcreation est partenaire « home design et art vidéo » du WHO’S NEXT EVENT 2003, pour la semaine de la mode à Paris, automne-hiver 2003. Un cross-over art, design, mode au cœur des problématiques d’abcreation, « maison de création ».

Une fiction au coeur du système.
Un logo comme un autre.
Le but est atteint !

[plastik]

Mail de Patrice Loubier, utilisé pour la revue [plastik] sur le collège invisible.

Bonjour Aurélien,

Comme le temps presse déjà pour notre projet de publication et que je n’ai pu encore accédé à l’ensemble de tes travaux via tes sites (les icônes de ton projet « Ninja’s Gate » notamment débouchant sur un « empty référence »), je t’envoie ce soir quelques observations sur ce que j’ai pu voir et me représenter de ta démarche, aussi générales ou hypothétiques soient-elles à ce stade.

Pour commencer, je dirai que je trouve très féconde cette idée de « société de production fictive » par laquelle tu définis l’activité d’abcréation. Il y a dans l’esprit même qu’implique cette formule une attitude ludique qui ne peut que me plaire. Affiche, bande annonce, teaser, t-shirts et autres produits dérivés, sampling : par son caractère protéiforme et mimétique, ta « production » (au double sens du terme) me paraît un bel exemple de ces démarches postdisciplinaires qui sont à mes yeux l’une des manifestations les plus singulières de l’art actuellement. Ici, la création dite visuelle ou d’art ne craint pas de mettre en jeu son identité en prenant le risque d’ étendre ses formes (et de se confondre) à la multiplicité contemporaine des produits et techniques du visuel et des médias. Démarche postdisciplinaire, donc, en cela qu‚elle recourt selon le contexte à tout médium ou technique opportune à sa visée, qu‚elle fait feu de tout bois sémiotique pour s‚ immiscer et paraître au sein même du réel. La chose est évidemment de moins en moins nouvelle, mais l’historien en moi ne cesse de m‚en étonner.. Que l’artiste, c’est-à-dire : un individu, atteste la singularité de sa contribution en s’appropriant pareille infrastructure de production ubiquitaire pour en user comme d‚un langage, voilà qui devrait nous faire réfléchir sur les conditions contemporaines de l’existence et de la vie du sens au sein d’un stade avancé du spectacle. Les moyens de la production sont, aujourd’hui, éminemment diffus et immatériels, presque, parce que la production est en grande partie non matérielle, si bien que la seule diffusion de la représentation d’un état de choses suffit à en implanter l’ idée et à le faire exister, en un sens. Je lis en ce moment « No Logo », de Naomi Klein, et dans ton travail résonne justement le caractère envahissant de la pub et des marques dont l’auteur démonte les mécanismes, pub qui joue, parodie, subvertit, parasite, et que sais-je encore, les réseaux de communication et les espaces de vie. Je ne sais pas si tu connais ce livre, mais l’analyse que fait l’auteure de la « consommation ironique », attitude où se mêle la résignation lucide, le cynisme libérateur et l’humour serein, m’a paru saisissante de perspicacité et de justesse (p. 110 sq.), et je me demande si on ne pourrait pas y recourir pour approcher ta pratique. Mais d’où vient, au juste, cette fascination pour l’univers commercial et l’ industrie du divertissement chez tant de jeunes artistes (et de jeunes publics), ce succès actuel de ce que je suis tenté d’appeler un « mimétisme entrepreneurial » ? Mithridatisation ou complaisance ? Feinte ironique par laquelle le sujet contemporain serait apte à gagner une position de surplomb sur l’étendue tentaculaire du « spectacle », ou travestissement habile d’une reddition à l’ordre marchand ? Ce type de démarche, séduisante en cela même qu’elle épouse et révèle l’esprit du temps, implique il me semble un équilibre précaire, car la pertinence sur laquelle elle parie lui fait en même temps courir le risque de se réduire à n’être que reconduction du lieu commun consensuel. (Tu reconnaîtras bien sûr, dans cette expression de ma perplexité, la question des plus irritante posée à l‚endroit du Pop art, dont on se demande toujours s‚il est une critique cynique de la société de consommation ou une pure et simple émanation du phénomène.) Que penses-tu, à ce propos, de la remarque de Fabrice Gallis, qui faisait état, dans le courriel qu’il m’adressait récemment, de sa relative perplexité face à la vogue des produits dérivés chez les artistes ? Je conclurai par un propos d’ordre plus technique sur ton projet « Ninja’s Gate », qui pourrait en fait s’appliquer aussi, je pense, à ton site lui-même comme à ton projet de mars pour la Unplugged Session du Collège, une offre de t-shirts où le don coïncide avec la campagne de marketing. « Ninja’s Gate » me semble permettre une double possibilité de lecture selon la description que tu en fais. D’une part, il semble motivé par le jeu intransitif du renvoi, un peu comme s’il s‚agissait d’étourdir (et de s’ étourdir) par la création effervescente de signes flottant dans l’apesanteur sémiotique (un peu à l’image du simulacre de Baudrillard). Me rappelant par exemple les liens aux pages personnelles des « Noëlle » que Noëlle Pujol a espièglement insérés dans sa propre page, je me rends compte qu’il en va peut-être, aussi, de la simple jouissance de créer des chemins de traverse, de multiplier les occasions de détournement, les entorses à la routine ou à l’unidimensionnalité des choses. (Je pense à cet égard à ce site où Matthieu Laurette fournit la « recette » d’une rumeur à faire courir pour perturber deux entreprises rivales) Le signe et la production ne serait pas ancrés à un référent, et nul contrat ne les lierait au monde ou à quelque logos, ils signifieraient, et se dépenseraient, en pure perte. L’autre mode de réception consiste plutôt à supposer à tout ce branle-bas une intention, à motiver ce réseau de signes comme dispositif iconographique au service d‚une signification, d‚un « message » à délivrer à l’interprète. (Sans doute bien sûr ces types de lecture sont-ils présents tous deux à quelque degré dans le travail.) Car je me suis évidemment demandé en prenant connaissance de ton projet : pourquoi le ninja ? Pourquoi la superproduction hollywoodienne, ou encore la culture de divertissement asiatique ? Cette connaissance plus approfondie et détaillée de ton projet me permettrait justement d’en apprécier la singularité, de le distinguer au sein du paradigme que constitue déjà le simulacre de film (je me rappelle deux autres manoeuvres qui exploitaient ainsi le créneau du film fictif : le duo COM & COM (J. H. Heidinger et M. Gossolt) à la dernière Biennale de Venise avait créé une bande-annonce avec effets spéciaux à la clé, affiches et flyers promotionnels (C-Files : Tell Saga); et le Néerlandais Gianni Plescia, ici même à Montréal, avait présenté les photos de plateaux d’un film encore là imaginaire). Là-dessus, je m’interrompt dans l’espoir d’une réponse qui me permettra de préciser ces hypothèses. Beaucoup de questions de fond me semblent posées par ton travail, et il me faudrait une expérience directe et aussi complète que possible pour pouvoir y répondre.

À bientôt et bon travail,

Patrice Loubier

Aurélien Bambagioni ou l’ABC de la production

Avec ABCréation, on imagine retourner à la case départ, au temps de l’adolescence et de quelques sit-com insipides servies à l’heure du goûter. Mais aujourd’hui, Dorothée ne mène plus le bal et AB Création n’a aucun lien de parenté avec AB Productions, l’agence de production de sit-com qui eut son heure de gloire jusqu’à la fin des années 90. A ceci près que ce site d’artiste est né en 1996, au moment où les sit-com rasoir foisonnaient tout en approchant lentement de leur déclin.

Est-ce que le créateur d’AB Création, Aurélien Bambagioni, a mis une touche d’ironie en créant son site. Est-ce que les « SITuations COMiques » mais ennuyeuses font partie de son projet. Loin de là sans pour autant se prendre trop au sérieux non plus! L’artiste a surtout mis en valeur les initiales de son nom: A pour Aurélien, B pour Bambagioni et C pour Création. Et de tout cela résulte le b.a.ba d’une agence de production fictive qui propose à l’internaute différents services. A l’image d’une télé sur le Web, ou plutôt d’une « autre » télé qui requiererait un autre regard, Aurélien Bambagioni propose différentes séquences dans lequelles il peut être acteur, silhouette, DJ ou figurant, mais toujours créateur et surtout producteur. AB Création ouvre l’éventail des possibles. La distribution des rôles est vaste et la schyzophrénie n’est pas vécue sur un mode malsain. Des séries incarnées par des héros, de fausses publicités, des bandes-annonces, des séquences sonores, des possibilités de DJing en ligne, des clips… tout y est jusqu’au fan-club où l’on peut s’offrir des T.shirts et autres objets dérivés. Bref, des créations à la fois pop et ludiques signées Bambagioni.

Les toutes dernières séquences vidéos du site sont d’ailleurs liées à un environnement tout en couleurs puisqu’ils nous viennent du pays des gadgets et du manga: le Japon où l’artiste s’est récemment rendu. Aucun risque donc de croiser par le biais d’AB Création, Hélène et ses potes soporifiques. Ni de savoir si oui ou non Hélène doit porter son pull rouge ou plutôt sa jupe verte pour aller la cafète du lycée. Au contraire, la petite lucarne informatique joue des sens de l’internaute et l’invite même à la réflexion. L’artiste ouvre d’ailleurs son site sur une citation de Marx réadaptée aux conditions actuelles, celles des années 00, et notamment au sampling: « Dans la société abcréation, je ne suis pas enfermé dans un cercle exclusif d’activité, et je peux me former dans n’importe quelle branche de mon choix… C’est la société qui règle la production générale, et qui me permet ainsi de faire aujourd’hui telle chose, demain telle autre chose, d’être acteur le matin, producteur l’après-midi, DJ le soir et de m’adonner au Webmastering après le repas, selon que j’ai envie, sans jamais devenir acteur, producteur, DJ ou Webmaster. »

Un abc de la liberté livré en kit ou une nouvelle définition de l’individu à l’heure du sampling et de la Globalisation? Le profil surtout aiguisé d’un héros de notre temps soit l' »opérateur », cet être multi-fonctions qui mixe les rôles sans jamais s’échapper de ses objectifs ni de la réalité. Bref, tout un programme !

Anaïd Demir, 2001

Città vuota à Kyoto

Città vuota featuring mad pierrot & guest vocalist izumi kohama

Cet été j’ai enregistré une reprise d’une chanson italienne « Città Vuota » à la demande de Snowdonia qui avait remarqué mon travail lors d’une expo du Collage Juke Box à Lille.
Vu que j’étais à Kyoto à la Villa Kujoyama, ça n’a pas été simple. J’ai dû faire chanter Izumi en italien et faire jouer l’oreille absolue de Mad Pierrot.
Une expérience complètement folle à des milliers de kilomètres de la maison et à des années lumières de ce que j’avais jamais produit.

Città Vuota

Città Vuota – instrumental